Il est temps d’adopter une approche nouvelle de collecte et de structuration de la documentation juridique et réglementaire : une approche fonctionnelle capable de faire apparaître la double dimension thématique et administrative de la ressource documentaire toujours sollicitée mais jamais engagée.
On ne saurait se contenter des approches classiques de type nominaliste ou empirique aujourd’hui encore dominantes. Selon elles, il s’agit simplement de décrire et de presenter les unités documentaires telles qu’elles sont disponibles notamment par les ou encore de s’interroger sur les règles constitutionnelles applicables à une situation donnée. Ces approches ont leur utilité cognitive et pratique. Mais cette utilité se réduit le plus souvent à nous donner une pédagogie de nos Constitutions et jurisprudences constitutionnelles ; d’où la prolifération actuelle de manuels, abrégés, mémentos. Un tel point de vue autorise, au mieux, le développement d’une épistémologie de la « science » du droit constitutionnel, ayant pour objet d’étudier le langage ou la logique des énoncés de cette science. Cependant, une telle épistémologie ne fait que conforter le projet de réduire le droit constitutionnel à un droit positif déconnecté de ses sources non positives.
On ne peut pas plus se ranger au point de vue de la science politique dont la mise en cause de l’approche positiviste ou dogmatique des juristes débouche sur une théorie sociale du droit incapable de prendre en compte ses propres engagements ontologiques.
La seule critique radicale est celle qui tente de mettre en lumière ce qui reste dissimulé ; soit la partie axiomatique du droit constitutionnel occidental. Cette critique passe par un questionnement qui ne saurait être seulement historique ; il doit être spéculatif et théologique.